BELIEVERS

RÉALISATION: Daniel Myrick
SCÉNARIO: Julia Fair et Daniel Myrick
AVEC: Johnny Messner, Jon Huertas, Daniel Benzali, Saige Ryan Campbell et Elizabeth Bogush
En 1999, le monde de l’horreur reçu The Blair Witch Project en cadeau. Film coréalisé par Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, ce fut leur seul projet commun. Exaspérés d’être rejetés par le système Hollywoodien, même avec un énorme succès commercial et critique, ils durent se contenter du marché indépendant. De son côté, Daniel Myrick créa la compagnie Raw Feed qui a pour but de produire leurs propres films « direct-to-video ». Après les passables Rest Stop et Sublime, Raw Feed sort enfin un film qui mérite d’être vendu, Believers.
Après avoir reçu un appel d’urgence, deux ambulanciers se rendent sur place. Pendant qu’ils essaient de réanimer une femme devant les yeux de sa fille, les ambulanciers se font enlever par les membres du culte auquel la femme appartient. Le chef de la secte, persuadé que la fin du monde approche, décide de garder et de convertir les deux hommes pour les emmener avec eux, dans leurs quêtes pour sauver l’humanité.
À proprement parlé, Believers est un thriller psychologique. Cependant, de par la nature du sujet, il peut être quand même considéré comme un film d’horreur. On a qu’à faire le parallèle entre ce qui se passe dans le film et la réalité, comme l’Ordre du Temple Solaire. Rappelons-nous qu’en 1994 et en 1995, en Europe, il y eu deux suicides collectifs où 64 personnes sont mortes brulées et abattues par balles. La notion de secte, notamment à cause de l’OTS, à une résonnance horrifique à nos oreilles maintenant et ce genre de scenario, très proche de la réalité est tout aussi, sinon plus horrifique que bien des films de monstres ou de tortures. Ainsi, à travers Believers, on est témoin de la manière dont de pauvres gens peuvent être convertis dans des sectes et à quel point les conséquences peuvent en êtres désastreuses.
On se doute bien comment le film fini : par un suicide collectif. Là dessus, chapeau à Daniel Myrick qui réussit à rendre cette scène aussi pénible à regarder qu’elle l’est en réalité. De voir des gens se tuer seulement par conviction religieuse est quelque chose de peine croyable. Seul bémol, même si la fin qui arrive par la suite est prévisible, elle vient justement atténuer la claque au visage que le suicide collectif nous donne. De plus, elle détonne complètement avec le reste du film. Mais, tout de même, elle se laisse regarder avec délice.
Car, voilà la force de Daniel Myrick dans ce film, donner un aspect réaliste à celui-ci. Évidemment, pour ce qui est du scénario, tout est excellent, il réussit à créer une secte de toute pièce et a démontrer toute l’horreur qui peut si produire. Jamais durant le film on aura l’impression que tout cela est tiré par les cheveux. Tout est crédible et c’est ce qui fait peur. Ce solide scénario repose aussi sur une excellente réalisation. Myrick réussi à la fois à laisser parler son scenario et à insérer une réalisation active et soutenue. D’ailleurs, durant une bonne partie du film, les deux ambulanciers seront enfermés dans des cabines de salles de bains. Étant des espaces clos, Myrick réussit tout de même, en changeant constamment de plans, à ne pas rendre ces scènes monotones.
Believers est une douce brise dans un désert de médiocrité. Avec des films peu originaux présent sur le marché aujourd’hui ou des suites minables prévues des années à l’avance, on a tendance à oublier que l’horreur doit faire peur et nous faire réagir. Il n’y a pas que le gore dans la vie, il peut y avoir bien pire! Le film est distribué par Warner Bros.