HOMECOMING

HOMECOMING
2005

RÉALISATION: Joe Dante
SCÉNARIO: Sam Hamm
AVEC: Jon Tenney, Thea Gill, Robert Picardo, Terry David Mulligan et Jason Emanuel

La série Masters Of Horror permet à plusieurs cinéastes de s'exprimer librement, mais aussi à d'autres de revenir dans le genre qui les a vus naître. C'est le cas de Joe Dante qui n'avait pas touché à l'horreur depuis la sortie de Gremlins 2: The New Batch en 1990. En plus de revenir à ses anciens amours, le réalisateur de Piranha, The Howling et Gremlins en profite pour dénoncer les agissements de son gouvernement.

Quelques semaines avant les élections présidentielles, l'administration au pouvoir se voit confronter à un problème inusité. Les soldats américains morts durant la guerre en Irak reviennent à la vie, non pas pour terroriser la population, mais pour voter pour un président qui mettra fin à la guerre. À la veille des élections, les mort-vivants se font de plus en plus nombreux et leur intention est claire. Aidé d'une journaliste politique, un conseiller du président devra trouver une solution s'il veut que son parti pro-guerre reste au pouvoir.

Avec Homecoming, Joe Dante se prend pour George Romero (Dawn Of The Dead) en nous offrant une critique socio-politique déguisée en film de zombies. Le résultat final ne bénéficie pas de la subtilité des oeuvres de Romero, mais vu l'importance du message que Dante veut passer, l'approche est parfaite. Le réalisateur pousse tellement son message anti-guerre, qu'il est difficile de ne pas y porter attention. L'idée des soldats qui reviennent des morts pour faire entendre leur désaccord sur la guerre est inspirée. Le message est clair et précis, n'en déplaise au public républicain. Dante se permet même d'écorcher le président George W. Bush en affirmant par la bouche d'un de ses personnages: "Il n'est pas stupide, il a un don de faire sentir les gens stupides aussi brillants qu'il l'est!".

Si les prises politiques de Joe Dante ne vous intéressent pas, Homecoming n'a malheureusement pas grand chose d'autre à offrir. Le film contient certes des zombies, quelques moments violents et un humour noir qui caractérise la carrière de Dante, mais la critique sociale finit par avaler le film d'horreur. Certain vont considérer cela comme un défaut, mais personnellement, malgré que Homecoming ne soit pas l'épisode le plus divertissant, je trouve les intentions de Dante très honorables. Le message de Homecoming n'a peut-être pas un énorme impact au Canada, mais aux États-Unis, c'est tout le contraire. Ça prenait quelqu'un avec une bonne paire de couilles pour faire un film pareil et Joe Dante a su relever le défi.

Puisque le film a été tourné au Canada, Dante n'a pas pu s'entourer des tous ses acteurs fétiches comme Dick Miller ou Kevin McCarthy. Seul Robert Picardo (le loup original de The Howling) est présent. Par contre, l'obligation d'utiliser majoritairement des acteurs canadiens rapporte beaucoup au film en raison de la présence de Thea Gill. Sa personnification excentrique d'une journaliste politique lui permet de voler littéralement la vedette à tous les autres acteurs.

Comme pour les autres Masters Of Horror, Anchor Bay offre un excellent DVD bourré de suppléments intéressants. En plus des documentaires habituels sur le réalisateur, des entrevues avec les acteurs principaux et des bandes annonces, il y a aussi un épisode de Fantasy Film Festival dans lequel Mick Garris s'entretient avec Dante. Il y a aussi un segment de 30 minutes montrant les différences entre le scénario original et le résultat final. De plus, le scénariste Sam Hamm participe à une piste de commentaires. Encore une fois, Anchor Bay ne déçoit pas!